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Affiches parisiennes – Trinity : Construire une tour, casser des codes

09.12.2019

Unibail-Rodamco-Westfield présentait récemment Trinity, sa nouvelle tour de La Défense qui sera livrée au mois d’avril. Trente trois étages, 140 m de haut, 1500 m² d’emprise au sol, les mensurations de la voisine du CNIT et de la tour Areva n’ont rien d’impressionnant. Là n’était pas l’enjeu pour Bruno Donjon de Saint-Martin, directeur général délégué d’Unibail.

Un « chez soi augmenté »

C’est d’abord en raison de son aménagement intérieur que Trinity est présentée comme révolutionnaire. Pas dans le quantitatif, une nouvelle fois, sa capacité d’accueil de 4 500 collaborateurs, à raison de 150 par plateau, ne détonnant pas dans le monde des tours, que dans le qualitatif.

« Casser les codes qu’on a pu connaître jusqu’ici » pour attirer et retenir les collaborateurs, développer le plaisir de se rendre sur son lieu de travail quand celui-ci est déterminant pour au moins 40% d’entre eux dans leur choix d’employeur, Bruno Donjon de Saint-Martin décrit, en résumé, un projet qui vise à mettre en place un « chez soi augmenté ».

« Nous voulions amener dans Trinity des choses qu’on aimerait avoir chez soi et qu’il est difficile de s’offrir à Paris » explique-t-il notamment. Dans Trinity sont mis en valeur le tapis, le bois et même le végétal puisque, pour les terrasses que l’on retrouve tous les quatre étages, 40 arbres sont plantés en pleine terre.

Il décrit également un aménagement intérieur qui vise à « donner le meilleur de la tour là où les gens se rassemblent ». Grande flexibilité est laissée dans l’agencement des plateaux où peuvent se confondre espaces de réunion et lieux de travail plus traditionnels. Les auditoriums ne sont pas enterrés au sous-sol, mais installés au 25e étage.

Il s’agit d’aller « plus loin que simplement mettre un baby-foot et un canapé pour que ça ait l’air cool ». L’accent est aussi mis sur la mobilité à l’intérieur du bâtiment. Face au système traditionnel vertical par ascenseur, Unibail a, par exemple, voulu réinvestir les escaliers, qui sont ouverts sur les six derniers étages (on en retrouve aussi entre le 15e et le 16e, mais isolé par du verre pour des raisons de normes sécurité incendie), des lieux où l’on peut se croiser en somme, car « faire circuler les gens, c’est faire circuler les idées ». On laisse pour le reste parler les premières images qui donnent sans doute un meilleur aperçu qu’un long paragraphe descriptif.

« Un projet urbain »

Si l’emprise au sol du bâtiment est de 1 500 m², Trinity concerne 2 000 autres mètres carrés voués à un véritable « projet urbain » tourné vers le quartier d’affaires et vers Courbevoie qu’est venu décrire l’architecte Jean-Luc Crochon. Construite au-dessus d’une autoroute urbaine, faisant progresser les techniques qui avait été utilisées pour le bâtiment Basalte, Trinity vient « recoudre » deux dalles de La Défense auparavant séparées. Ces mètres carrés offriront notamment des terrasses de restaurant dont tout un chacun pourra profiter. L’architecture elle-même illustre le projet : « elle se donne à voir et s’ouvre sur la ville » explique celui qui l’a imaginée. Avec ses ascenseurs rouge et jaune, visibles en façade, comme un clin d’œil à la Tour Eiffel, on peut voir Trinity bouger, être en activité.

En interaction avec le monde extérieur, elle est un des rares immeubles de bureau où le végétal se développe à la verticale, mais aussi où la lumière naturelle se propage partout, même au plus profond des plateaux, et où on peut ouvrir des fenêtres « pantographes » (des fentes d’une quinzaine de centimètres de largeur). « Pas tant pour renouveler l’air que pour entendre une sorte de bruit blanc, entendre la ville en fond, ce qui est fortement apprécié par les travailleurs » nous précise Bruno Donjon de Saint-Martin. Et Trinity est aussi le premier bâtiment du quartier de la Défense à se montrer à la pointe des enjeux environnementaux en validant chacun des 14 critères HQE.
Des premiers contacts ont été noués, confie-t-il enfin, mais rien n’a encore été signé pour ce qui concerne les premiers occupants de ce lieu « résolument avant-gardiste ».

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